Gestion du vieux canal de charleroi - Thierry Peeterbroek - 2011-11-24

Rebecq, le 10 décembre 2010

Peeterbroek Thierry
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Madame, Monsieur,

Suite aux inondations du W-E du 13-14 novembre dernier, je pense que chaque citoyen à la responsabilité de soumettre ses idées afin de préserver notre belle région Wallonne, de problèmes qui s’annoncent bien plus sérieux à l’avenir, notamment en raison du réchauffement climatique annoncé. Ainsi, s’il s’avère exact que le cout généré par ces inondations de mi-novembre va atteindre (cfr. le soir du 19/11  http://www.rtbf.be/info/regions/charleroi/cout-des-inondations-en-hainaut-plus-de-30-millions-deuros-277106) et probablement même dépasser les 100 millions d’euros, et ce, pour la seule Région Wallonne, toutes ébauches de solutions visant à éviter ces catastrophes futures à nos milliers de concitoyens seront probablement les bienvenues. Le long du canal de Bruxelles-Charleroi, il existe actuellement une zone « tampon » naturelle, dont la Région Wallonne à la propriété, laquelle faute d’entretien, ne rempli pas du tout le rôle essentiel qu’elle pourrait jouer en cas de fortes intempéries ou même d’inondations très conséquentes. Cette zone naturelle qui représente plus de 25 kms de longueur en s’étendant de Strépy à Virginal est constituée de vieux bras de canaux, lesquels ne sont malheureusement plus entretenus depuis belle lurette. Certes, la catastrophe qui s’est déroulée dernièrement sur le bief de Virginal (http://www.rtlinfo.be/info/votre_region/brabant_wallon/754612/une-berge-s-effondre-a-ittre-plusieurs-tonnes-de-poissons-perdues) a probablement exacerbé de nombreuses réactions de colère chez beaucoup de personnes, mais bien que je partage totalement ce courroux, j’essaye pour ma part, d’y voir néanmoins une lueur d’espoir, en ce sens que non seulement on pourrait acter d’une part à la survie de ces magnifiques zones naturelles tout en les utilisant d’autre part comme zones « tampons » lorsque des risques d’inondations se précisent.

De cette catastrophe, il faut certainement donc retenir 2 choses, à savoir :
1. la première, qui est d’établir les responsabilités et d’exiger réparations financières et matérielles pour les dommages subis. En effet, responsables et responsabilités il y a, puisque ce bief présentait déjà un sérieux problème fin avril 2010 et avait d'ailleurs subi une réparation… Donc, qui était responsable de l'ouvrage de réparation des travaux exécutés fin avril 2010 et ou en est sa garantie sur les travaux effectués?????? Quels ingénieurs, architectes, et autres ont participé aux estimations des travaux, et à la réalisation du cahier des charges????? Les péripéties actuelles ont démontré que ce fut une réparation caduque, insuffisamment effectuée ou non-sérieuse (?), et là il y a peut-être matière à creuser car le maitre d'ouvrage est certainement assigné à fournir une certaine garantie, auquel cas il est responsable des pertes endossées…
2. la deuxième, qui est d’en retirer la leçon, comme le dit si bien l‘adage… « A quelque chose malheur est bon »… La Région Wallonne a dans ses attributions, la gestion de ces vieux biefs qui s’étendent de Strépy à Virginal-Oisquercq sur plus de 27kms. Si on se base sur les chiffres fournis par M.Fayt (garde DNF) dernièrement interviewé par la RTBF et RTL lors du sinistre du bief 29, le bief entièrement vidé de son eau en moins d’½ heure, présentait une capacité de 75.000M3, ce qui semble tout-à-fait exact lorsqu’on sait qu’il faisait pratiquement 1000m de longueur, 2m de profondeur moyenne et 35m de largeur moyenne. Dès lors, en appliquant ces chiffres aux 27 kms de biefs existants, la région wallonne aurait une capacité de stockage de plus de 2 millions de M3 d’eau, dans l’état actuel des choses… c.à.d. en imaginant une profondeur moyenne de 2m partout, ce qui est loin d’être actuellement le cas. Si ces 27kms de biefs pouvaient être réaménagés et curés comme ils se doivent, ceux-ci pourraient offrir, en tenant compte d’une profondeur initiale de 4m d’eau, et quelques largeurs plus conséquentes à certains endroits, des zones “tampons” très appréciables de plus de 4 millions de M3 d'eau, ce qui aiderait considérablement en cas de grosses inondations telles que celles que l'on vient de vivre. On pourrait par exemple imaginer de les réguler en fonction des saisons, c.à.d. prévoir un minimum d’eau de 2M partout en haute saison, lequel passerait à 4m en basse saison, et qui serait adapté en fonction des intempéries, garantissant systématiquement un « tampon » instantané d’un minimum de 2 millions de M3 d’eau.

Conclusion:
Un immense potentiel existe donc par le biais de ces biefs, mais il faut veiller à les entretenir au plus vite, c.à.d. plutôt investir dans la prévention que dans la guérison… Les différents interlocuteurs, tels que les assurances, les communes, l’état fédéral et les régions (Wallonne, Flamande mais aussi Bruxelloise) comprendront certainement l’intérêt d’une telle entreprise, puisque non seulement :

  • elle pourrait leur éviter des frais à répétitions,
  • à intervalles de plus en plus fréquents,
  • des drames humains (4 victimes cette fois-ci),
  • le blocage partiel rencontré dans le pays pour de nombreuses entreprises,
  • les interventions non-stop pendant plusieurs jours de l’armée, les pompiers, la police, les services de secours, ….
  • les évacuations d’hôpitaux, homes, maisons particulières, …
  • leur permettrait aussi de redonner une âme à ces havres de quiétude et de santé que sont les vieux biefs, lesquels pourraient ainsi redevenir accessibles à différentes activités tels que: circuits pédestres, touristiques, pêche, activités scolaires, pédagogiques, préservation de la nature, de la faune, de la flore et les espèces,…

Un bon exemple est celui donné par nos voisins français il y a quelques dizaines d’années… Les grands lacs de l’est de la France ont été créés entre les années 1938 et 1990 (comme le Der en 1938 et 1974, Orient en 1966, Temple et Amance en 1989-1990, Pannecière en 1949,…) pour créer des zones tampons permettant d’éviter les crues mortelles et extrêmement couteuses sur Paris du début du 20ème siècle (1910 et 1924)…

Bien sur, en sus de ces mesures, il faudrait toujours penser à curer comme il se doit, nos rivières comme la Seine, la Dyle, la Dendre, la Samme, la Sennette (pour celles qui me viennent à l’esprit et qui sont à proximité —> voir aussi http://environnement.wallonie.be/contrat_riviere/) et créer les bassins d'orages ou lacs (comme en France) sur des zones inondables comme les prairies, champs, etc. Cela ne nécessiterait pas d'expropriations particulières car on sait TB que la Wallonie n'est fort heureusement pas encore, trop urbanisée… Il ne faut toutefois plus tarder, au vu des conditions climatiques s'empirant d'année en année.

A coup sur, si nos autorités ne prennent pas très rapidement le taureau par les cornes, Bruxelles et notre belle région Wallonne seront bientôt confrontés à des catastrophes bien plus conséquentes…

Thierry Peeterbroek

 
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