SOS Inondations
Association pour la lutte contre les inondations dans la région de Tubize.
boulevard G. Deryck, 26 bte4 – 1480 Tubize
La gestion d’un cours d’eau doit tenir compte d’éléments non maîtrisables. A cause de l’urbanisation intensive et des méthodes modernes d’exploitation agricole, l’eau ruisselle actuellement plus que jamais.
La Senne à Bruxelles est voûtée depuis 1870. Depuis lors la situation a bien évolué.
Pour sauvegarder Bruxelles, l’eau ne peut avoir à la sortie de Tubize qu’un débit limité à 49 m3 / seconde. Si cette limite est dépassée, le métro de la capitale risque d’être inondé. Ainsi, pour la construction du métro, le cours de la Senne a dû, dans la capitale, être détourné vers l’Ouest entre la gare du Midi et celle de Schaerbeek. Le nouveau pertuis a été calculé pour absorber 60 m3 par seconde. Or Senne et Sennette réunies peuvent atteindre, en cas de forte crue, jusque 150 m3 par seconde.
Le lit de la Senne, à Lembeek, a été barré par une vanne à segment, jamais ouverte complètement, qui protège Bruxelles et la région flamande. L’excédent d’eau se déverse dans le canal, à cet endroit, en franchissant une digue en béton de 150 mètres de long et établi le long de la rive droite de la Senne et dont la crête se trouve à la côte de 34m50.
Il faut savoir que lorsque le niveau atteint la crête de cette digue, de nombreux quartiers de Tubize sont déjà sous eau. Tubize et sa région, ont de tous temps, subi les caprices de la Senne et les inondations constatées dans la vallée sont innombrables. Les inondations les plus catastrophiques connues furent celles de 1916 et 1966.
C’est à la suite des inondations de 1960, 1965 et du 6 décembre 1966 que cent trente-et-une personnes se groupèrent en l’association « S.0.S. INONDATIONS TUBIZE » fondée le 23 décembre de la même année, pour faire valoir leurs droits, sauvegarder leur patrimoine, protéger leurs intérêts, et effectuer des démarches afin de tenter d’ améliorer leur situation.
A cette époque, fonctionnaient en amont de Tubize, quelques dizaines de moulins, dont en Brabant les moulin d’Houx et d’Arenberg sur le territoire de Rebecq, et celui de Ripain à Tubize. Il n’existait aucune synchronisation ni coordination entre tous ces vannages qui se manoeuvraient en toute liberté sans tenir compte des conséquences parfois désastreuses qui pouvaient en être la conséquence.
En outre, la Fabrique de soie artificielle située en aval du centre de Tubize était pourvue d’un barrage comportant quatre vannes dont l’une d’elle était fermée en permanence. Il faut savoir que cette usine avait un grand besoin d’eau et que plusieurs pompes étaient installées dans le lit de la rivière dont le niveau était maintenu assez haut pour que les pompes ne se désamorcent pas. Les Tubiziens ont été victimes de nombreuses inondations à cause de cette situation incontrôlée et par des vannes levées en amont lorsque la situation était déjà critique et encore aggravée par une levée tardive des vannes de l’usine.
Les interventions répétées de l’association Tubizienne, tant auprès des instances politiques de la Région que des Administrations publiques compétentes ont permis la réalisation en 1974/1975 de travaux d’amélioration importants, principalement dans l’enceinte de l’ancienne Fabrique de soie (dite « Fabelta » dans le langage populaire) par les Services Techniques Provinciaux dont la Senne dépendait à cette époque et qui se sont concrétisés en l’élargissement et la rectification du lit avec bétonnage des berges et le remplacement de l’ancien barrage par une vanne à segment d’une seule pièce, articulée sur un axe et commandé par un flotteur relié à une commande électrique.
Fabelta a cessé toute activité en 1978 et la responsabilité de la vanne à segment est revenue à la Société « Tubize-Plastic » qui avait repris une partie des activités.
Lors de la régionalisation de la Belgique, les compétences en matière de cours d’eau non navigables ont été repris par la Région Wallonne.
A la suite d’une réunion tenue à l’Hôtel Communal entre divers responsables de la Commune, de la Région et de la Société « Induplast » (qui succéda à « Tubize Plastic ) le voile de la vanne a segment a été enlevé par le Service des cours d’eau non navigables de la Région Wallonne en août de la même année. Entretemps, les divers meuniers avaient tous cessé leurs activités, il n’y avait ainsi plus d’obstacles à l’écoulement naturel de l’eau si ce ne sont les vannes du moulin d’Arenberg à Rebecq qui furent maintenues pour des raisons touristiques, et à la condition du respect de la directive de la Région wallonne de maintenir l’ouverture complète et permanente de celles-ci entre le 15 novembre et le 15 mars de chaque année.
Enfin, suite à une décision de la Région de décembre 1996, des travaux d’amélioration du cours d’eau sont réalisés : modification d’un méandre en amont du pont d’Ophain. Les confluents avec le Froye et le Coeurcq sont réaménagés et améliorés. Le tronçon entre le pont d’Ophain et celui des Angles (Arsenal des Pompiers) ont été remplacés par des ouvrages d’art d’un gabarit plus important (45m3/sec au lieu de 18) pour permettre un meilleur écoulement. Le lit ouvert en talus de 12/4 de section au plafond, permet un plus grand stockage d’eau sans débordement. Deux by-pass ont été également été aménagés.
Cependant, pour être à l’abri de toute catastrophe, il faudrait construire un bassin de retenue de un million deux-cent-cinquante mille mètre cubes en amont de Rebecq. Or l’emplacement manque autant que les moyens. Il existe cependant un projet de création de ce type de bassin en amont du moulin d’Houx qui serait de deux cent cinquante mille mètres cubes, ce qui ne serait, malgré tout, pas à dédaigner.
Signalons que le cours d’eau n’a plus été curé depuis des dizaines d’années, faute de moyens.
Il est préférable de ne pas ignorer les risques, et si certains vivent dans l’euphorie, qu’ils se préparent à des déconvenues.
En effet, si la situation s’est améliorée dans le bon sens, elle a aussi évolué dans le mauvais.
Les conditions atmosphériques sont imprévisibles et le changement climatique ne prévoit rien de bon. En outre, il faudrait éviter de créer de nouvelles zones de ruissellement et conserver un maximum de terres agricoles. Or on constate que l’on construit à tort et à travers tant à flanc de coteau que dans des zones à risques.
C’est pourquoi, S.0.S. INONDATIONS TUBIZE se tient au service de tous, pour prodiguer des conseils, donner des directives ou des informations en cas de crues et informer dans la neutralité la plus complète, l’objectivité la plus absolue, la gratuité totale et en toute impartialité, toute personne qui désirerais s’installer à Tubize ou dans ses environs.
Guy Jadin
boulevard G. Deryck, 26 bte4 – 1480 Tubize
Téléphone : 02 355 60 66